vendredi 10 mai 2024

Ligne de l'État: Angoulême - Limoges 1875

 


La ligne ferroviaire d'Angoulême à Limoges Bénédictins est l'une des dernières de la Charente. Du moins, elle l'était jusqu'en mars 2018, lorsque le service des trains a été suspendu sur cette voie de 117 km. La vétusté des infrastructures, datant de 1874, a contraint la SNCF à interrompre le trafic pour des raisons de sécurité. La ligne ne répondant plus aux normes, elle a été fermée indéfiniment, en attente d'une évaluation des coûts de rénovation et du début des travaux. Trois ans se sont écoulés, et le projet n'a pas avancé, rien n'a changé. Ce reportage montre que l'absence de trains et le manque d'entretien des voies ont favorisé l'envahissement par la végétation. Tout est délaissé, à l'exception des gares où du personnel continue d'accueillir le public. 

Le numéro d'identification national de cette ligne est 610 000. Jamais électrifiée, cette voie unique est désormais envahie par la nature. En août 2022, j'ai parcouru l'intégralité du tracé pour observer l'état des voies, la végétation ayant commencé à recouvrir les rails. Par endroits, les rails

sont complètement invisibles. Le bilan est accablant : c'est désolant.

J'ai capturé en photographies ces espaces envahis par les buissons, particulièrement visibles à chaque passage à niveau. La situation est encore plus frappante dans les gares, le long des voies. Même si mes photos en couleur témoignent de ces lieux abandonnés, en noir et blanc, elles auraient traduit une impression de désolation totale. Aucune vie, une désertification complète... C'est d'une grande tristesse !


Une reproduction d'une ancienne grille d'horaires datant de 1916.

Mise à jour au 25 mars 2024: 

Dans un article de "Charente Actu" daté du 8 novembre 2023, il est mentionné que le projet progresse enfin et que la réouverture de la ligne est prévue pour 2030. L'article indique : "Des travaux sont nécessaires pour la réouverture de la ligne. Les négociations achoppaient sur le financement. D'après les dernières annonces, il semble que l'État et la Région aient trouvé un accord." Comme toujours, c'est une question d'argent...

Lors d'une journée d'août, j'ai profité d'une balade jusqu'à la gare de Saillat-Chassenon, à la frontière entre la Charente et la Haute-Vienne. À ma grande surprise, le service ferroviaire entre Limoges et Saillat est toujours actif, avec Saillat comme terminus "provisoire".

Bien que la gare se trouve en Haute-Vienne, elle porte également le nom d'un village charentais, raison pour laquelle je l'ai incluse dans mon parcours. À noter, depuis la gare de Saillat-Chassenon, une bifurcation mène à la ligne de Saillat à Bussière Galant. Cependant, comme il n'y a pas de gares sur cette portion en Charente et qu'elle ne mesure que 4 km, elle ne sera pas présentée. La première gare sur cette ligne est Rochechouart, en Haute-Vienne, située à 2,5 km de la limite charentaise.



Schéma de la ligne section Charente (Source Wikipédia)



                                                                 Parcours ICI