vendredi 10 mai 2024

Les Cinq gares d'Angoulême

 


La gare d'Angoulême est également connue sous le nom de Gare d'Orléans.

Comment s'est développé le réseau ferré en France ? 

En 1878, Charles Freycinet, ministre des travaux publics, a proposé un projet de loi pour développer un réseau ferré national afin de faciliter les déplacements en train pour les Français. Freycinet a suggéré que toutes les sous-préfectures et les chefs-lieux de cantons soient connectés, avec un total de 16 000 km de voies ferrées prévues. Certaines lignes seraient gérées par des compagnies privées, comme les Chemins de Fer d'intérêt local, ou par la compagnie nationale. Le plan Freycinet envisageait aussi le développement de canaux et de ports. 
Le projet s'est poursuivi jusqu'en 1914. Malgré sa conclusion, c'est grâce à la création de compagnies à voie métrique que les chefs-lieux de canton ont été interconnectés. Ces lignes à voie métrique étaient surnommées "Les Tortillards" ou "Tramway des campagnes". En Charente, deux compagnies à voie métrique ont été créées suite au plan Freycinet : la C.F.D (Compagnie de Fer du Département) le Petit Rouillac et Les Économiques le Petit Mairat.

Comment s'est développé Angoulême ?

Angoulême a pleinement bénéficié du plan Freycinet pour son développement. Le quartier des gares s'est établi au pied de la ville. La première gare d'Angoulême, nommée la Gare d'Orléans, a été construite sur le site de l'ancien collège Royal de la Marine, et intègre encore aujourd'hui une partie de ces bâtiments. En 1914, Angoulême comptait cinq gares appartenant à quatre compagnies différentes, situées à seulement deux cents mètres les unes des autres. Ce rassemblement des gares a grandement contribué au dynamisme de la ville et au développement commercial du département.

Les 5 gares d'Angoulême, et ses 3 tunnels: 

Concernant l'ordre d'ouverture et d'inauguration des gares des différentes compagnies à Angoulême, la Compagnie "P-O" (abréviation de Paris-Orléans), s'occupait de la ligne Paris-Bordeaux. Le point de départ initial était la gare d'Orsay, qui est aujourd'hui le Musée d'Orsay. La ligne, d'une longueur de 579 km, a été inaugurée par tronçons successifs. La gare d'Angoulême se trouve sur cette ligne au kilomètre 449. Pour la Charente, la première section ouverte fut celle d'Angoulême à Bordeaux, initialement à voie unique, en 1852. D'ailleurs, le 10 octobre 1852, Napoléon III effectue le trajet des 133 km entre Bordeaux et Angoulême. La section reliant Poitiers à Angoulême a été ouverte l'année suivante, en 1853. Encore en 1853, l'accident survenu lors d'une collision frontale entre deux trains près de Poitiers a accéléré le processus de doublement des voies. Aujourd'hui, depuis l'inauguration de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (L.G.V S.E.A) en 2017, cette ligne historique est principalement utilisée par les trains express régionaux (T.E.R) et les convois de fret. Sans cesse améliorée, la ligne sur le sol Charentais sera électrifiée en 1938. Elle en sera d'ailleurs l'unique. 

Deuxième gare,  la deuxième compagnie: Gare de l'État:
La ligne ferroviaire d'Angoulême à Saintes, intégrée au projet de liaison transversale, a été concédée à la Compagnie des Chemins de Fer de Charentes en 1863. En 1878, elle a été absorbée et est devenue la gare de l'État, située juste en face de la gare de la "P-O". L'ancienne ligne en direction de Cognac - Saintes empruntait le tunnel de la Gâtine, qui correspond aujourd'hui à l'actuelle voie de l'Europe. Les tensions et conflits ont contraint la compagnie de l'État à construire son propre tunnel sous la ville. La gare de l'État est devenue le point de correspondance pour les lignes d'Angoulême à Saintes et Angoulême - Limoges, ainsi que pour la ligne Paris-Bordeaux, sans utiliser les voies de la compagnie concurrente.


La gare de l'Etat, la seconde gare à être érigée à Angoulême

Le 1er janvier 1938, avec la création de la SNCF, la gare de l'État est passée sous sa propriété. Après avoir été endommagée durant la guerre, elle a été démolie entre 1949 et 1957 (sans date exacte) lors de la restructuration du quartier de la gare et de la Madeleine. Ses deux lignes, qui n'ont jamais été électrifiées, ont été intégrées à la ligne de l'ancienne compagnie "P-O" Paris - Bordeaux. La gare de l'État sera rasée au tout début des années 50. 

Les Voies métriques, les Tortillards: 
En 1889, la gare de la C.F.D (Chemin de Fer Départementaux) s'est établie entre les deux gares existantes (P-O et État). Cette modeste gare, implantée entre deux grandes compagnies, faisait partie de la première ligne à voie métrique du département, orientée vers Rouillac et Matha, et avait pour objectif de connecter Angoulême à Rouillac. Le marché de Rouillac, célèbre au siècle dernier, attirait des marchands de loin. Le train local, surnommé "Petit Rouillat", a subi le même sort que la gare de l'État : le réaménagement du quartier de la gare et l'essor de l'automobile ont conduit à son déclin. En 1951, la ligne de ce tortillard a été définitivement fermée après plus de 60 ans de service. La gare de la C.F.D à Angoulême sera détruite pendant les bombardements de la guerre en 1944. 

Pour conclure l'exposé sur les cinq gares d'Angoulême, il faut mentionner les deux gares de la compagnie des Économiques de Charente, qui ont su se faire une place entre et à côté des trois autres gares au début du vingtième siècle (vers 1910). Ces gares étaient sous l'égide de la compagnie "Le Petit Mairat", surnommée ainsi d'après son fondateur, Paul Mairat (1865 - 1924), ancien maire d'Alloue, conseiller général de la Charente et député. Il a aussi été directeur du journal "La Charente". Paul Mairat a soutenu le projet de création de lignes à voie métrique en Charente, aboutissant à la réalisation de sept lignes à travers le département entre 1910 et 1912.


Locomotive Corpet-Louvet, matériel utilisé par la compagnie des économiques de Charente. 

Comme pour la compagnie de la C.F.D, l'après-guerre a marqué la fin de ces petites compagnies à voie métrique après plus de trente ans de service. En 1946, aucune ligne n'était plus en fonction. La pénurie d'acier après la guerre a précipité le démantèlement des voies pour répondre aux besoins de reconstruction sur le territoire français. La gare des économiques Angoulême Échange sera également rasée entre 1949 et 1953 pour faire place à un bâtiment type H.L.M. La seconde gare des économiques "Angoulême - Ville"  (elle fut située juste au dessus de l'entrée du tunnel de la Gâtine) sera rasée en 1961, laissant place elle aussi, à un immeuble d'habitation. A noter également, que cette compagnie bénéficiait de son propre tunnel (le troisième de la ville) pour le parcours du tracé d'Angoulême à Blanzac - Barbezieux. L'entrée du tunnel se trouve juste derrière l'immeuble au dessus de l'entrée du tunnel de la Gâtine. Il est depuis très longtemps, muré des deux cotés. 


Le quartier des 5 gares d'Angoulême en image sur cette page: ICI

La P-O: de Ruffec - Roumazières-Loubert 1911

 

La ligne de Ruffec à Roumazières-Loubert est comptée parmi les "lignes oubliées" de la Charente, classée dans la catégorie de l'Archéo-Ferroviaire. Parmi toutes les lignes du département, c'est celle qui a conservé le plus grand nombre de traces, d'ouvrages d'art et de bâtiments qui subsistent encore aujourd'hui.
C'est la toute dernière ligne ferroviaire de Charente à écartement standard qui a été créée et inaugurée en 1911. Elle cesse de fonctionner en 1951, puis sera déclassée en 1954. Sur ce parcours, long de 45 km qui sillonne les vallées de "L'Argentor" et de la "Sonnette", on y trouve deux magnifiques viaducs. Le premier viaduc se situe entre Nanteuil et Champagne-Mouton, il est visible depuis la D740, et il est composé de 9 arches. De nos jours il a été reconverti en voie routière. Le second viaduc, encore plus grand que le précédent, est situé au nord de Saint-Claud, sur la commune de "Le Grand Madieu". Il est composé de 11 arches. Bien que

La "P-O": Parcoul - Aubeterre (Ribérac) 1906

 

 

La ligne ferroviaire de Parcoul à Ribérac, exploitée par la compagnie "Paris-Orléans", ne s'étend que sur 4 petits kilomètres à travers le département, mais elle n'en est pas moins charmante. En effet, elle offre de très belles découvertes tout au long de ce court trajet !
Ouverte en juillet 1906 et inaugurée le mois suivant, cette ligne à voie unique et non électrifiée reliait Parcoul-Médillac à Ribérac, où elle rejoignait une autre ligne de la compagnie "P-O", celle de Magnac à Marmande, également à voie unique. Elle a été déclassée en 1954.

Son numéro dans le réseau national est le 619 000.

Lorsque nous mentionnons "4 km" dans le département, nous faisons référence à la longueur réelle de la voie construite sur le territoire de la Charente. Le tracé complet, de Parcoul à Aubeterre, mesure en réalité 17

La P-O Magnac - Ribérac 1894

 

 

L'ancienne voie ferrée reliant Magnac-sur-Touvre à Ribérac compte parmi les lignes ferroviaires disparues du département. Elle appartenait à la compagnie "Paris-Orléans" et partait de Magnac, situé à quelques kilomètres à l'est d'Angoulême, en direction de Ribérac et s'étendait jusqu'à Mussidan. Inaugurée le 26 avril 1875, elle fut fermée aux voyageurs en 1939 et au fret en 1951. L'écartement des rails était le standard de 1,44 mètre, ce qui explique son emprunt d'une section de la ligne de l'État d'Angoulême à Limoges.
Nous nous concentrerons sur le segment qui traverse le département, incluant toutes les gares et les vestiges encore présents de cette ligne presque effacée. Suivant le concept des deux thèmes précédents, nous avons cherché à retrouver les traces de la voie dans les campagnes et les villes traversées, en effectuant une comparaison entre le passé et le présent.

La P-O: Roumazières - Manot - Ansac 1887

 



Compagnie des P-O, la ligne de Roumazières à Lessac  est  plus connue sous le nom du tracé de Roumazières au Vigeant. 

La gare de Roumazières, que l'on a déjà vue par des exposés plus ou moins récents sur le blog, est pour rappel le point de jonction de 3 lignes: Angoulême - Limoges qui était la compagnie de l'État, puis Ruffec - Roumazières de la compagnie de la P-O (Paris - Orléans), et la troisième: Roumazières - Le Vigeant, ligne exposée aujourd'hui, elle aussi de la compagnie de la  P-O. 

A Roumazères nous avions donc vers 1920, 3 compagnies de voies ferrées: L'État de Limoges, la P-O de Ruffec, et le Mairat des Économiques (voies à écartement métrique). 
Cette ligne, longue de 22 km sur le territoire de la  Charente, a la seule particularité par rapport aux autres anciennes lignes ferrées, d'avoir encore son authenticité et son aspect d'antan. Vous le savez peut-être,

Ligne de l'État: Ruffec - Niort 1885

 



La ligne ferroviaire de Ruffec à Niort, exploitée par la compagnie de l'État, a été en service pendant 69 ans. Inaugurée en 1885, elle a été fermée en 1954. La date exacte du retrait des rails de cette voie unique n'est pas connue, mais pourrait être découverte un jour. Son numéro de ligne est le 578 000, une ligne à voie unique non électrifiée. La longueur totale du tracé est de 76 km, dont seulement 16 km traversent la Charente, notre zone d'étude.
En 2020, tous les bâtiments le long de ce parcours dans la Charente, y 
compris les gares et les maisons de garde-barrières, ont été préservés. Je n'ai pas exploré au-delà de la Charente, dont la limite est Paizay-Naudouin. L'étude de ce parcours a été relativement rapide car il s'agit du deuxième plus court trajet des lignes à écartement standard, le plus court étant Parcoul - Aubeterre avec seulement 4 km en Charente.

Concernant les chiffres, le tracé dans la Charente compte quatre belles gares. Il y a la petite gare de Raix, suivie de Villefagnan, qui a été remarquablement préservée (comme le montre la photo d'illustration), et enfin Paizay-Naudouin, située près des Deux-Sèvres. La Faye, qui était

Ligne du P-O: Le Queroy - Nontron 1881

 




La ligne ferroviaire du Queroy à Thiviers, numérotée 617 000, fut établie en 1870. Initialement concédée à la Compagnie des Charentes, elle fut rapidement intégrée en 1878 par la Compagnie de l'État jusqu'en 1883. De 1883 à 1937, elle passa sous la concession de la Compagnie du "P-O". Avec la création de la SNCF en 1938, elle devint une de ses concessions. 
Bien que créée sous la concession de la CFC, suivie par celle de la compagnie de l'État, et ensuite par "P-O", elle est principalement restée sous la concession "P-O". C'est pour cette raison qu'elle est classée dans cette compagnie. A noter également, que l'origine de la ligne d'Angoulême à Limoges était aussi une concession de CFC. Cela explique un embranchement des deux lignes au Queroy. 
Aujourd'hui, cette ancienne ligne réformée est démantelée et reconvertie en voie verte asphaltée, idéale pour les longues balades à vélo de Brouterie à Feuillade. La ligne à voie unique s'étend sur 63 km au total,

Ligne de l'État: Angoulême - Limoges 1875

 


La ligne ferroviaire d'Angoulême à Limoges Bénédictins est l'une des dernières de la Charente. Du moins, elle l'était jusqu'en mars 2018, lorsque le service des trains a été suspendu sur cette voie de 117 km. La vétusté des infrastructures, datant de 1874, a contraint la SNCF à interrompre le trafic pour des raisons de sécurité. La ligne ne répondant plus aux normes, elle a été fermée indéfiniment, en attente d'une évaluation des coûts de rénovation et du début des travaux. Trois ans se sont écoulés, et le projet n'a pas avancé, rien n'a changé. Ce reportage montre que l'absence de trains et le manque d'entretien des voies ont favorisé l'envahissement par la végétation. Tout est délaissé, à l'exception des gares où du personnel continue d'accueillir le public. 

Le numéro d'identification national de cette ligne est 610 000. Jamais électrifiée, cette voie unique est désormais envahie par la nature. En août 2022, j'ai parcouru l'intégralité du tracé pour observer l'état des voies, la végétation ayant commencé à recouvrir les rails. Par endroits, les rails

Ligne de l'Etat: Châteauneuf - Barbezieux - Saint-Mariens 1872

 



Dans la catégorie Archéo-Ferroviaire, présentons une autre ligne ferroviaire disparue : la ligne Châteauneuf - Saint Mariens en Gironde. L'étude de ce projet a commencé en 1860 et c'est en 1865 que la construction a été autorisée, entraînant la création d'une nouvelle compagnie ferroviaire : "Les Chemins de fer d'intérêt Local". Cette compagnie, qui devient la troisième à être créée dans le département, se distinguait par des voies n'excédant pas 40 km, mais essentiellement une voie unique pour chaque tracé, peu d'ouvrages d'art et une signalisation basique. Son objectif était de connecter les localités secondaires aux grandes lignes (Saintes - Angoulême - Limoges, Paris - Bordeaux). Les travaux ont débuté en 1870 et la ligne a été inaugurée en 1872. Elle a fonctionné pour les voyageurs jusqu'en 1938 et de manière occasionnelle durant la guerre de 39-45. La ligne a été déclassée en 1967, après plus de 95 ans de service. Le point de départ du trajet était Châteauneuf, situé au sud-ouest d'Angoulême.

Ligne de l'Etat: Angoulême - Le Beillant 1867

 



La ligne d'État d'Angoulême à Saintes, mieux connue sous le nom de "Le Beillant", est la deuxième ligne construite dans le département de la Charente. Elle est identifiée par le numéro 579 000 du réseau ferroviaire national. Avec un écartement standard des voies de 1,44 mètre, elle parcourait le département d'est en ouest. La compagnie de l'État possédait trois lignes dans le département : la première allant de Châteauneuf-sur-Charente à Saint-Mariens (désormais réformée), passant par Barbezieux, après rachat à la compagnie d'Intérêt Local ; la seconde, présentée ici, Angoulême - Le Beillant ; et la troisième: Angoulême-Limoges, détaillée plus loin dans le blog. Cette section de 68 km, mise en service en 1867, est toujours opérationnelle, avec une particularité notable au début de son trajet à Angoulême, notamment le tunnel de la Gâtine, son ancien tracé modifié depuis. Sur les 68 km de longueur jusqu'à Le Beillant qui sont encore en service, il y a eu quelques changements depuis son itinéraire initial. Ces modifications concernent les 4 premiers kilomètres du trajet, de l'ancienne gare au Vélodrome, incluant le tunnel de la Gâtine, la voie de l'Europe, le boulevard Jean Monnet et le secteur du vélodrome. Ces transformations sont décrites en détail au début de l'étude. La ligne n'a jamais été électrifiée, bien qu'il y ait eu des rumeurs sur le sujet. Il se peut que le projet se réalise dans les années à venir. Une autre modification importante a été la

Ligne du "P-O" : Ruffec - Parcoul-Médillac 1852



La ligne Ruffec - Parcoul-Médillac est la plus significative du département et même de la région, représentée par la PO Paris-Bordeaux, ligne numéro 570 000 du réseau national. Elle est la plus ancienne du département et est devenue essentielle. Inaugurée en voie unique en octobre 1852 pour la section Angoulême - Bordeaux, et en 1853 pour la section Poitiers - Angoulême, son électrification a été réalisée en 1938. Située idéalement sur l'itinéraire Paris-Bordeaux, elle traverse le département du nord au sud. Le voyage débute à Saint-Saviol dans la Vienne, limitrophe de la Charente.
La genèse et l'évolution de la ligne se déroulent ainsi: les inaugurations se sont échelonnées sur plusieurs étapes: le premier tronçon Paris - Orléans (133 km) a été inauguré le 5 mai 1843, suivi par Orléans - Tours (145 km) le 2 avril 1846, Tours - Poitiers (100 km) le 1er juillet 1851, Bordeaux - Angoulême (133 km) le 1er octobre 1852, et enfin Poitiers - Angoulême (113 km) en juillet 1853. Initialement à voie unique, la ligne a connu des accidents et a été rapidement doublée. En fin 1854, elle était équipée de

mercredi 1 mai 2024

La C.F.D: Le Petit Rouillac 1889

Histoire d'un train à voie métrique

Ce petit train à voie étroite, qui traversait la campagne charentaise au début du XXe siècle, a marqué de manière indélébile l'histoire du patrimoine ferroviaire de la Charente. Tout comme le Petit Mairat, il a laissé derrière lui un héritage et son nom. Le Petit Rouillac et le Petit Mairat, deux modestes trains, ou plutôt deux tramways ruraux, sont devenus des icônes du XXe siècle dans l'histoire du patrimoine local. Le Petit Rouillac, comme la plupart des lignes à voie étroite en France, a finalement cessé d'exister. Il fait partie des lignes oubliées de la Charente, à l'instar des sept lignes économiques. La ligne du Petit Rouillac, gérée par la compagnie des C.F.D. (Chemins de Fer Départementaux), a été la première ligne ferroviaire à voie étroite inaugurée dans le département. Déclarée d'utilité publique en juillet 1886, le premier segment de 37 kilomètres, connectant Angoulême à Rouillac, a été inauguré en novembre 1889. En 1896, sept ans plus tard, deux extensions ont été réalisées : la prolongation de Rouillac à

lundi 29 avril 2024

Les 7 lignes du Petit Mairat: 1910 - 1912


La compagnie des économiques, ou plutôt "Le petit Mairat", c'est certainement le dossier le plus lourd de ce blog. Le thème de ces lignes et très vaste et très complet puisque la compagnie comprenait 7 lignes qui parcouraient une très grande partie du département de la Charente. Si l'on additionne toutes les longueurs de chaque ligne, cela représente 370 kilomètres de voies à travers champs et villes de ce très joli département que nous allons découvrir.  
Le Petit Mairat doit son nom à un député de la Charente et maire d'Alloue: Paul Mairat. Il fut également directeur de la presse "La Charente" (ancien nom de la Charente Libre) de 1897 à 1924, date de sa mort. C'est lui qui a fortement œuvré pour la création du réseau ferroviaire à écartement métrique, dans le but de relier les chefs de canton entre eux. Bien que les lignes soient déclarées d'intérêt publique en janvier 1893, les premières ouvertures des lignes furent en 1910.