La ligne Ruffec - Parcoul-Médillac est la plus significative du département et même de la région, représentée par la PO Paris-Bordeaux, ligne numéro 570 000 du réseau national. Elle est la plus ancienne du département et est devenue essentielle. Inaugurée en voie unique en octobre 1852 pour la section Angoulême - Bordeaux, et en 1853 pour la section Poitiers - Angoulême, son électrification a été réalisée en 1938. Située idéalement sur l'itinéraire Paris-Bordeaux, elle traverse le département du nord au sud. Le voyage débute à Saint-Saviol dans la Vienne, limitrophe de la Charente.
La genèse et l'évolution de la ligne se déroulent ainsi: les inaugurations se sont échelonnées sur plusieurs étapes: le premier tronçon Paris - Orléans (133 km) a été inauguré le 5 mai 1843, suivi par Orléans - Tours (145 km) le 2 avril 1846, Tours - Poitiers (100 km) le 1er juillet 1851, Bordeaux - Angoulême (133 km) le 1er octobre 1852, et enfin Poitiers - Angoulême (113 km) en juillet 1853. Initialement à voie unique, la ligne a connu des accidents et a été rapidement doublée. En fin 1854, elle était équipée de double voies.
En 1853, le trajet Paris-Bordeaux Saint-Jean, du Point Kilométrique "0" au PK 584, prenait 14 heures, soit une vitesse moyenne de 42 km/h. Avec l'évolution des machines et des technologies, en 1907, ce trajet se faisait en 8h21. Les performances ont continué à s'améliorer, et dans les années 80, le temps de trajet était d'environ 4h30. Depuis 2017, le trajet Bordeaux - Paris se fait en 2h10, montrant que le temps de parcours a été divisé par sept en 170 ans d'exploitation et d'évolution. Concernant les déplacements en Charente, et selon les sources...
Bien que cette ligne fût très fréquentée en 2018, elle a été reléguée à un rôle secondaire dans le transport des voyageurs avec l'arrivée de la LGV. Les trains de voyageurs sont désormais rares sur cette portion du réseau. La ligne est principalement utilisée pour les TER (Ruffec - Angoulême - Chalais) et surtout pour le fret. Quelques TGV empruntent encore une petite section pour desservir Angoulême via la LGV. Une bifurcation au nord d'Angoulême, près de Luxé, permet à la nouvelle ligne LGV de rejoindre l'ancien tracé vers Angoulême. En partant d'Angoulême vers Bordeaux, c'est à La Couronne que la LGV se sépare de l'ancien tracé pour rejoindre la nouvelle ligne LGV.
Le patrimoine ferroviaire en Charente:
Au siècle dernier, les trains traversant la Charente et se dirigeant vers Bordeaux ou Poitiers marquaient l'arrêt dans 13 gares du département: Ruffec, Salles-Moussac, Luxé, St Amant-de-Boixe, Vars, Angoulême, La Couronne, Mouthiers, Charmant, Montmoreau, Montboyer, Chalais et Parcoul Médillac. Même avant l'inauguration de la LGV, seuls les TGV s'arrêtaient à Ruffec et Angoulême, et certains arrêts avaient été supprimés. Concernant le patrimoine restant, cinq gares ont été démolies: Salles-Moussac, St Amant de Boixe, La Couronne, Charmant et Montmoreau. Le long de ce vaste tracé, on peut admirer de magnifiques ouvrages d'art, comme le viaduc de Couteaubières, d'une longueur de 200 mètres, situé entre la gare de Mouthiers et Charmant, sur la commune de Voulgézac, ainsi que le tunnel de Livernant, long de 1467 mètres, situé non loin de la gare de Charmant, et bien entendu, le tunnel d'Angoulême, long de 779 mètres.
François & Michel